LE CANAL D’ILLE-ET-RANCE… UN PEU D’HISTOIRE

La commune de Saint-Domineuc est traversée par le canal d’Ille-et-Rance. Promeneurs, marcheurs, randonneurs, joggeurs, cyclistes, pêcheurs, familles, amis, habitants ou visiteurs profitent de ses berges pour une promenade ou pour la pratique d’une activité sportive au contact de la nature. ...

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Élu.e référent.e

Cécile LOISEAU

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La commune de Saint-Domineuc est traversée par le canal d’Ille-et-Rance. Promeneurs, marcheurs, randonneurs, joggeurs, cyclistes, pêcheurs, familles, amis, habitants ou visiteurs profitent de ses berges pour une promenade ou pour la pratique d’une activité sportive au contact de la nature. Kayaks, canoës et bateaux de plaisance viennent rajouter un peu d’animation au fil de l’eau. Il arrive de croiser un héron ou une poule d’eau, d’observer de magnifiques reflets dans l’eau et l’on peut admirer les couleurs chatoyantes des arbres à l’automne. Le canal est un lieu familier aux Docmaëliens et aux Docmaëliennes, mais c’est aussi un lieu chargé d’histoire.

En Bretagne, après la Vilaine aménagée dès le début du XVIème siècle, vint l’idée de notre canal pour deux raisons : d’une part, les Anglais dominaient sur les mers et, d’autre part, les routes terrestres étaient mauvaises. Les produits bretons comme le chanvre, le lin, le cidre, le beurre, les bestiaux, les toiles ou les fils, devaient cependant partir à l’exportation. Dès 1746, l’inventeur François Joseph de Kersauzon présenta un rapport sur la canalisation de la province entre la Vilaine, la Rance et l’Ille, avec Rennes comme plaque tournante entre Saint-Malo et Redon. Après la Révolution, le blocus continental des Anglais accéléra la réalisation de voies d’eau intérieures stratégiques et les travaux débutèrent enfin en 1804. Ralentis à cause des guerres napoléoniennes, ils se poursuivirent avec le travail ponctuel de prisonniers espagnols, prussiens, autrichiens, de bagnards ou de déserteurs, mais surtout grâce à toute une main d’œuvre locale dans un monde à 85% rural en Ille-et-Vilaine.

Les ouvriers travaillaient à la pioche, à la pelle, entre 10 et 16 heures par jour d’avril à octobre, même le dimanche. Pour construire la partie artificielle sur laquelle nous sommes, longue de 37 km entre l’Ille et la Rance, les travaux se firent vers le nord et vers le sud à partir des Landes de Tanouarn (Québriac). En août 1812, les bases de Guipel, Hédé et Montreuil-sur-Ille ne suffisant plus, des baraques pour l’encadrement des travaux furent construites à Saint-Domineuc, au bord du canal, face à notre lavoir actuel. Sur notre commune, le canal suit la vallée du ruisseau la Donac qui se jette dans le Linon à Saint-Domineuc. Les écluses de Calaudry (la n°37) et de Couëdan (la n°38), deux aqueducs-siphons (celui de la Ramée et du Romoulin), le pont qui enjambe le canal sur la départementale, ainsi qu’un port et une gare d’évitement furent construits. Le pont de Calaudry a toujours son aspect d’origine ; nos maisons éclusières construites sous l’ère napoléonienne, situées entre la n°11 et la n°40, sont parmi les plus belles.

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En 1832, le canal fut enfininauguré et un bateau test navigua entre Dinan et Rennes ; le premier éclusier de Calaudry au 1er mai de cette année se nommait Jean Marchand. Si l’intérêt militaire avait déjà disparu, les péniches transportaient tout un tas de produits du quotidien entre Manche et Océan : engrais marin, froment, avoine, foin, tourbe, charbon, bois, minerai de fer, pommes, spiritueux, produits d’épicerie, etc. L’apogée fut atteint entre 1860 et 1880.

Imaginez : un chaland était conduit par deux ou trois hommes, un ou deux chevaux et il fallait trois jours pour aller de Rennes à Dinan et quatre à six jours de Rennes à Saint-Malo. Sur le parcours, on rencontrait 54 ports, 32 usines, des poteries, des scieries, des bonneteries, des brasseries. On passait 48 écluses de Rennes à l’écluse du Châtelier et on traversait 28 communes. C’est l’arrivée du train à Rennes, dès 1857, qui entraîna le déclin du commerce par le canal, sauf pour le sable et la chaux. Avec la première guerre mondiale, il y eut un regain pour les aliments et les matières premières, puis ce fut à nouveau le déclin et la fin du commerce sur le canal dans les années 50.

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En août 1964, eut lieu le 1er Rallye Manche-Océan ouvrant l’ère de la plaisance et du tourisme. Ce sont donc des bateaux de plaisanciers que l’on voit naviguer et passer les écluses de nos jours. À Saint-Domineuc, c’est notre base nautique qui perpétue la tradition de la navigation avec son école de kayak des 3 rivières, ses locations de canoës et son projet de label « sentiers nautiques » qui vise à intégrer la commune à un réseau régional et national entre Manche et Océan et à valoriser, tout le long de la voie verte du canal, l’ensemble des acteurs du tourisme sur son parcours en Bretagne Romantique.

Quelle histoire ce canal d’Ille-et-Rance… et quel atout !

Cécile Loiseau, conseillère municipale et déléguée au tourisme auprès de Bretagne Romantique communauté.

(Source : Donet, M. (1993). Entre Isle et Rance. Édition Danclau.)